Hydrogène et électricité, deux réseaux aux destins mêlés

Le futur plan national H2 pourrait intégrer des objectifs de stockage et de transport d’hydrogène à grande échelle. Ce serait en cohérence avec les conclusions de l’étude RTE GRTgaz sur la complémentarité des réseaux gaz et électricité parue cet été.

Il y a eu l’annonce, en 2020, de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné, suivie du plan France 2030, avec ses 9 milliards d’euros sur la table pour créer une filière française compétitive d’hydrogène renouvelable et bas-carbone. Le futur plan national H2 s’inscrira dans la continuité du Paquet Gaz sur le marché de l’hydrogène et du gaz décarboné, dévoilé par la Commission européenne le 15 décembre 2021.   

Infrastructure hydrogène et électricité – Étude menée par GRTgaz et RTE sur les besoins et la planification conjointe

Les bénéfices de la complémentarité gaz électricité

Le plan H2 de la France devrait fixer les quantités cibles de production et de consommation d’hydrogène à l’horizon 2030/2035. Il pourrait également y adjoindre des objectifs de réseaux de transport et de stockage. Dans cette perspective, l’étude menée par RTE et GRTgaz, parue fin juillet, met en évidence la complémentarité entre le futur réseau électrique et un futur réseau hydrogène. « C’est une première en France, et même en Europe : cette étude éclaire les aspects économiques de la logistique et de la flexibilité des vecteurs gazeux et électricité de façon cohérente, sur la base d’études de dimensionnement menées par les GRT eux-mêmes. », souligne Eglantine Kunle, chargée de mission à la Stratégie GRTgaz.

À partir de travaux réalisés sur la base des modèles de simulation propres aux deux réseaux électriques et gaziers, l’étude a évalué les enjeux liés au développement des infrastructures de stockage et de transport d’hydrogène et les leviers d’optimisation qu’elles permettent pour le système électrique.

Le principal intérêt des infrastructures de transport d’hydrogène sera de connecter les bassins de production d’hydrogène avec des stockages en cavité saline, afin de permettre aux électrolyseurs de moduler leur consommation d’électricité dans le temps. C’est à dire, d’utiliser le surplus d’électricité au plus fort de la production du système électrique, notamment grâce aux énergies renouvelables, et d’utiliser l’hydrogène stocké lors des pointes de consommation du réseau électrique.